Depuis le 20 mars dernier, la Guyane s'est rapidement embrasée, plus de 10000 manifestant-es sont descendu-es dans les rues le 28 mars !
> Les raisons de la colère
Ancienne colonie française devenue département d'outre-mer, la Guyane se sent délaissée par la « métropole ». Et ce ne sont pas les 7000km de distance qui sont en cause mais bien le manque de considération pour des citoyen-nes qui ont l'impression d'être de seconde zone.
Pourtant, la France a besoin de la Guyane, de sa situation géographique pour le centre spatial de Kourou, de son or, de ses terres… La Guyane réclame juste de pouvoir vivre de ses richesses !
> La construction d'un mouvement parti de la base
Les premières grèves ont éclaté dans le cadre des Négociations Annuelles Obligatoires : au centre spatial, à EDF. Dans le cadre du système capitaliste où les patrons cherchent à augmenter les profits sur le dos des travailleur-euses, le seul moyen de pression qu'ont ces dernier-ères pour obtenir le bénéfice de leur travail, c'est bien la grève. Rapidement, les barrages et les blocages se sont multipliés, les secteurs se sont arrêtés les uns après les autres, des collectifs se sont formés. Les 37 organisations syndicales guyanaises membres de l'Union des Travailleurs de Guyane ont voté à l'unanimité la grève générale à partir du lundi 27 mars ! Et ce sont plus de 10000 manifestant-es qui se sont retrouvé-es dans les rues le 28…
>Les revendications
Large, initié par divers collectifs issus de la base, c'est un mouvement organisé qui remporte l'adhésion de la population sur des revendications convergentes. Il s'agit d'exiger de la part des pouvoirs publics un budget conséquent pour pouvoir fonctionner : lutte contre le chômage, amélioration des services de base, particulièrement dans la santé et l'éducation (58 % des 25-34 ans ayant quitté le système éducatif sont sans diplôme - moyenne nationale de 19 %), désenclavement avec la mise en oeuvre de moyens de communication efficaces et accessibles, redistribution des terres, arrêt des violences et lutte contre la criminalité, une place plus importante donnée à l'histoire et à la culture locale…